VEILLEZ À L'HOMOGÉNÉITÉ DE LA RATION DES GRANDS TROUPEAUX
Ne pas respecter les fondamentaux techniques peut se payer comptant avec un troupeau de grande taille.
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PAS TOUJOURS AISÉ DE DISTRIBUER sur toute la longueur d'auge une ration complète bien homogène, avec 170 places au cornadis et quand les concentrés tutoient les 10 kg par vache. De surcroît, quand la capacité de la mélangeuse est un peu limite. Témoin, ce grand troupeau où mois après mois, malgré la correction régulière de la ration et l'ajout de substance tampon, certaines vaches laitières continuaient de présenter des bouses très liquides à côté d'autres de consistance normale.
Chaque mois, le constat était le même : l'échantillon d'animaux examinés au milieu du troupeau ruminait bien, l'écart des taux au tank était normal, mais certaines bêtes présentaient des diarrhées, des taux rapprochés ou inversés, des signes d'acidose. Plusieurs de ces animaux ont été prélevés pour effectuer une PCR paratuberculose qui s'est révélée négative alors que la maladie est présente dans le cheptel.
TROP DE CONCENTRÉS FINS DANS LE MÉLANGE
La ration distribuée se composait d'un mélange d'ensilage de maïs et de luzerne, avec près de 10 kg d'un mélange de tourteaux et de céréales. Cause principale à la présence de ces vaches en diarrhées : une mélangeuse très chargée ayant du mal à faire un mélange parfaitement homogène. La diminution des apports de concentrés fins (farines principalement et tourteaux) mis à l'auge a vite permis de voir une nette amélioration dans l'homogénéité de la consistance des bouses des vaches en lactation. Pour cela, l'apport de concentré dans la mélangeuse, ajouté à l'ensilage de maïs et de luzerne et aux drèches de brasserie, a été limité à 2 kg d'un mélange tourteaux-céréales. Et en fonction des lots et des besoins, 2 à 3 kg de farine-pulpes-tourteaux-luzerne apportés à l'auge.
Autre cause identifiée : le manque de quelques places à l'auge de façon transitoire. C'est un point déterminant pour la santé des vaches qui, si elles n'ont pas un accès facile aux moments clés de la journée (c'est-à-dire souvent la fin de traite et la première distribution à l'auge), n'ingéreront jamais dans la journée la quantité qu'elles auraient avalée avec un premier repas. Et cela même si elles ont par la suite la possibilité de revenir à l'auge. Un rumen non plein et des phénomènes de tri vont alors également favoriser l'apparition d'acidose sur les animaux plus dominés et plus fragiles.
UN EFFET POSITIF SUR LES CAS DE PARATUBERCULOSE
Un autre élément majeur a été constaté dans ce troupeau : la diminution du nombre de cas de paratuberculose clinique. Le fait est que l'absence d'acidose et de troubles du transit limite le développement des mycobactéries responsables de cette maladie, malgré le fait qu'il reste dans le troupeau encore une vingtaine de vaches avec une PCR sur les fèces positive à la paratuberculose. La mycobactérie se développe habituellement sur les parois de l'intestin, donnant de graves modifications de la muqueuse intestinale, conduisant à un défaut d'absorption et à une diarrhée très liquide. D'où l'amaigrissement de l'animal. Mais une diarrhée secondaire à la suite des troubles alimentaires perturbe également l'équilibre de la flore intestinale de la vache, et favorise l'implantation et le développement de bactéries pathogènes, tel que les bactéries responsables de la paratuberculose.
Une ration complète avec beaucoup de concentrés insuffisamment homogène peut être la cause de cas d'acidoses ciblés sur une partie du troupeau. © CLAUDIUS THIRIET
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